Les systèmes d'assainissement dans une maison ancienne

La rénovation d’une maison ancienne implique bien souvent de repenser son système d’assainissement, surtout lorsque celui-ci est inexistant, vétuste ou non conforme aux normes actuelles. Que ce soit pour une résidence principale ou secondaire, plusieurs solutions sont envisageables pour assurer le traitement des eaux usées.

Selon la localisation de votre logement, la présence d’un réseau collectif ou non déterminera si vous devez opter pour des travaux de raccordement au tout à l’égout ou sur des travaux d’installation d’une filière d’assainissement non collectif (ANC).

Pour bien choisir, il est essentiel de s’appuyer sur une étude de sol réalisée par un bureau d’études spécialisé ainsi que sur les recommandations du SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif). Ces acteurs analyseront les caractéristiques du terrain, la perméabilité du sol, la topographie ou encore l’usage du bien immobilier (habitation permanente ou ponctuelle), afin de vous guider vers la solution d’assainissement la plus adaptée.

Raccordement au tout à l'égout

Si votre maison ancienne se situe dans une zone d’assainissement collectif, le raccordement au réseau d’égout public est obligatoire. Ce type de travaux consiste à connecter les canalisations de la maison au réseau d’évacuation des eaux usées géré par la commune.

L’avantage principal du raccordement au réseau collectif est la simplicité d’entretien. En effet, l’épuration des eaux usées est prise en charge par la collectivité. Un coût de raccordement, souvent à la charge du propriétaire est à prendre en compte. Le prix peut varier selon la distance entre la maison et le réseau, la configuration du terrain ou encore les frais de voirie.

Dans tous les cas, un diagnostic est nécessaire pour vérifier la conformité des installations en place avant tout raccordement.

Assainissement non collectif

Lorsque le raccordement au réseau public d’égout n’est pas possible, la maison doit être équipée d’un système d’assainissement non collectif (ANC), aussi appelé assainissement individuel ou autonome. Ce type de dispositif assure le traitement des eaux usées domestiques (eaux vannes et eaux grises) directement sur le terrain du propriétaire.

Plusieurs solutions peuvent être envisagées selon les caractéristiques du terrain (surface, pente, perméabilité du sol), le type d’habitation (résidence principale ou secondaire), et le budget du projet.

Le bureau d’études joue un rôle essentiel dans le choix de la solution d’assainissement la plus adaptée, en prenant en compte les spécificités techniques du projet. Le SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif) intervient quant à lui pour valider la conception proposée et contrôler la conformité de l’installation.

Bon à savoir

En cas de vente d’un bien immobilier non raccordé au tout-à-l’égout, un diagnostic de l’assainissement non collectif est obligatoire.

Réalisé par le SPANC, le diagnostic permet de vérifier si le système en place est conforme aux normes en vigueur. En cas de non-conformité, l’acquéreur dispose d’un délai de 1 an après l’achat pour réaliser les travaux de mise en conformité.

Voici les principales filières disponibles sur le marché, avec leurs spécificités pour une habitation ancienne.

EnviroSeptic

La filière EnviroSeptic doit être obligatoirement précédée d’un système de prétraitement de type fosse toutes eaux (septique). Le prétraitement permet la séparation des matières solides et liquides.

Le filtre EnviroSeptic, existe en deux configurations :

Ce système de traitement des eaux usées se distingue par son fonctionnement passif. Il ne nécessite aucune électricité, aucune pièce mécanique, aucun entretien ni remplacement de média filtrant.

Grâce à une technologie éprouvée depuis plus de 30 ans, ce système est parfaitement adapté aux maisons anciennes, y compris celles utilisées de manière intermittente. Il s’intègre aisément aux contraintes de sol (même difficiles) et de terrains en pente, tout en assurant une épuration efficace.

Filière traditionnelle

Les filtres à sable traditionnels, qu’ils soient drainés ou non drainés, restent une solution courante pour le traitement des eaux usées domestiques.

Le filtre à sable drainé est principalement recommandé pour les sols imperméables. Il nécessite impérativement une zone de rejet en aval, appelée exutoire (comme un fossé, un cours d’eau ou un réseau d’évacuation adapté).
Le filtre à sable non drainé s’applique aux terrains perméables capables d’absorber les eaux traitées par infiltration. Une étude de sol préalable avec mesure de perméabilité est indispensable pour vérifier cette aptitude.

Bien que conformes aux exigences réglementaires, ces filières présentent quelques inconvénients :

Encombrement important : elles requièrent une surface souvent incompatible avec les petits terrains ou les configurations complexes
Durée de vie limitée : le sable filtrant doit être remplacé tous les 10 à 15 ans, ce qui engendre des travaux de réhabilitation et un coût supplémentaire.

Filtre compact

Les filtres compacts utilisent un média filtrant (écorce, coco, zéolithe…) pour épurer les eaux usées après une fosse toutes eaux (également appelée fosse septique). Ils offrent une emprise au sol réduite, ce qui peut représenter un avantage dans les espaces restreints.

Selon les fabricants, le média doit être remplacé en moyenne tous les 10 à 15 ans, ce qui représente une opération coûteuse et techniquement contraignante. Ce remplacement représente un investissement conséquent, dont le coût débute à partir de 1 990 € HT et évolue en fonction de la capacité du système. Le remplacement implique l’intervention d’un professionnel.

Microstation

Les microstations d’épuration assurent un traitement biologique actif des eaux usées. Ce type d’installation convient aux maisons à usage régulier avec une occupation stable. Elles nécessitent :

Une alimentation électrique permanente
Un entretien périodique par un professionnel
Un contrat de maintenance

Elles sont donc moins adaptées aux résidences secondaires ou aux zones sans accès fiable à l’électricité.

Quel système choisir ?

Type de filière	Électricité	Renouvellement de média filtrant	Durée de vie
EnviroSeptic	NON	NON	> à 50 ans
Filière traditionnelle	NON	—	10 à 15 ans
Filière compact	Selon les dispositifs	OUI	Renouvellement du milieu filtrant tous les 10 à 15 ans
Microstation	OUI	—	15 à 20 ans en moyenne

Gestion des eaux pluviales

La séparation des eaux pluviales (EP) et des eaux usées (EU) est une obligation réglementaire.

Un mauvais raccordement peut entraîner des dysfonctionnements du système d’assainissement, des sanctions ou une non-conformité lors du contrôle du SPANC.

Pour optimiser l’infiltration des eaux pluviales à la parcelle tout en respectant les contraintes de surface, DBO France propose deux solutions :

ENVIRO+ : permet l’infiltration des eaux pluviales et des eaux traitées sur la même surface d’infiltration. C’est l’alliance du système EnviroSeptic avec des caissons de rétentions.
PITT+ : rétention et infiltration de l’eau de pluie couplées à l’infiltration des eaux traitées en sortie de système de traitement agréé (microstations ou filtre compacts, plantés de roseaux…)

Comment installer votre système d'assainissement ?

L’installation d’un système d’assainissement individuel suit plusieurs étapes :

Étude de sol et de faisabilité
Choix de la filière adaptée
Demande d’autorisation auprès du SPANC
Réalisation des travaux par un professionnel agréé
Contrôle de conformité
Mise en service

Pour en savoir plus sur les différentes phases de votre projet, consultez notre article dédié dans le guide d’achat :
Installation assainissement individuel : guide complet

Nos guides pour l'assainissement individuel